Peut-on rire de tout ?

Charlie Hebdo a toujours eu la réputation de déranger et de provoquer. Mais depuis les attentats qui les ont touché en janvier 2015, le journal a élargi considérablement son cercle de lecteurs. De nombreuses personnes achètent maintenant Charlie mais ne sont pas forcément conquis par leur humour grinçant.

Dernière polémique en date, le numéro du 13 janvier 2016 où apparaît une caricature du petit Aylan, l’enfant de 3 ans retrouvé mort noyé sur une plage de Turquie. La caricature titrée « migrants », pose la question suivante : « Que serait devenu le petit Aylan s’il avait grandi ? » et la réponse : « Tripoteur de fesses ».

CYqXSreWAAAiqdR

La caricature fait bien sur allusion au scandale de Cologne où ce sont produits un grand nombre d’agressions sexuelles lors du Nouvel an. Selon les autorités, les principaux suspects identifiés sont « des personnes d’Afrique du nord et du monde arabe » ce qui a crée une vive polémique sur l’accueil des réfugiés. Mais est-ce vraiment la peine de faire un amalgame et se servir du petit Aylan pour évoquer cette affaire ? Certes Charlie Hebdo nous a habitué à des dessins dotés d’un humour sanglant, mais utiliser un enfant de 3 ans, le monde entier trouve ça à la limite du mauvais goût. De nombreux internautes ont réagi sur les réseaux sociaux et crier au monde « qu’ils ne sont plus Charlie ». Ce slogan ne me dérange pas, chacun est libre de soutenir telle ou telle cause. Mais certains propos étaient clairement un appel à la violence. Certaines personnes devrait apprendre à tourner leur langue 7 fois dans leur bouche avant de parler. Je n’en citerai aucun dans cet article tant certaines phrases m’ont choqué. Certes, on ne peut pas rire de tout mais s’il vous plait internautes ne dites pas des énormités plus grosses que vous !

Certains internautes ont quant à eux interpréter le message différemment et pensent plutôt que Riss, l’auteur de la caricature, a voulut dénoncer la stigmatisation au sujet des immigrés. Personne ne sait alors sur quel pied danser ! Amalgame déplacé sur les immigrés ou dénonciation des stigmatisations que font certains journalistes ? Je vous laisse vous faire  vous votre propre opinion.

Je me poserai plutôt la question : peut-on vraiment rire de tout ? L’humour a le pouvoir considérable de dédramatiser une situation terrible, mais je trouve que cet outil est à manier avec précautions. Il y a une notice d’explications à lire attentivement avant de faire usage de cette dernière. Selon moi, l’effet « comique » doit être utiliser avec finesse et délicatesse et éviter à tout prix de tomber dans le cliché et surtout dans le mauvais goût. Alors quand je vois la caricature du petit Aylan qu’à pu faire Charlie Hebdo je reste un peu dubitative. Le père du petit Aylan a même pleuré en voyant le caricature… Utiliser un enfant de trois ans décédé sans penser aux conséquences que cela pourra avoir sur sa famille, je trouve que l’on reste dans la provocation et non dans l’humour. Le limite est moindre entre l’humour et la provocation mais je trouve qu’il y a une ligne à ne pas franchir. Je reste Charlie mais je ne suis pas obligée de cautionner tous leurs dessins.

Vive l’humour (mais essayer de contacter Parcimonie, c’est un bon gars) !

Sources :

http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/01/21/caricature-d-aylan-charlie-hebdo-fait-le-jeu-des-pires-amalgames_4851490_3232.html

http://www.lavoixdunord.fr/france-monde/le-petit-aylan-caricature-dans-charlie-hebdo-les-ia0b0n3274840

http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1420759-debat-en-charlie-hebdo-scandalise-avec-sa-caricature-d-aylan-un-dessin-derangeant.html

http://www.journaldemontreal.com/2016/01/13/charlie-hebdo–une-caricature-du-petit-aylan-kurdy-suscite-la-controverse

http://www.huffingtonpost.fr/2016/01/17/aylan-kurdi-charlie-hebdo-riss-dessin-caricature_n_9002386.html

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Articles similaires

Commencez à saisir votre recherche ci-dessus et pressez Entrée pour rechercher. ESC pour annuler.

Retour en haut